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8 juillet 2017 6 08 /07 /juillet /2017 16:20

Dans ce conglomérat adipeux on retrouve de tout et son contraire. L'informe,  le nébuleux, cet espèce de flou qui se veut artistique ramène du monde, des millions, des articles de journaux, des comptes rendus, des concours, des gagnants et des perdants, des mangeur de hot-dogs, de fins gourmets, des critiques et journalistes pointus, des ignares et des génies, des mélomanes et des badauds, des profits et des subventions, des coups de coeur et des coups de pieds au cul, d'incultes programmateurs et d'autres passionnés, véritables encyclopédies vivantes. De la pluie et du soleil, de la magie et des horreurs. On applaudit assis ou debout mais on applaudit. Un festival génère beaucoup de bruit mais se veut aussi écolo. C'est un espace de liberté ou l'on se fait fouiller en entrant, sécurité oblige. On a droit à des spectacles gratuits et des "pas donnés", des musiques festives (pour un festival c'est plutôt bienvenue!) et d'autres plutôt intellos, bref de tout et son contraire. On s’y excite ou s’emmerde, tout dépend.

 

On mesurera son succès en fonction des recettes, du nombre de "clients" passés, des foules attirées par les évènements, de l'impact sur les commerces avoisinants, le tourisme accru, le crédit et la visibilité dans le monde. Des chiffres encore des chiffres. Le culte de la rentabilité qui bientôt, si ce n'est déjà fait, pointera son nez dans les écoles, les universités. Pour ce qui est de la culture, de l'art, cette passion pour l'efficience et la rentabilité à tout prix a depuis un moment déjà démontré les ravages qu'elle pouvait engendrer.

 

Un gros festival c'est un supermarché où tu trouveras du congelé et du caviar, des fruits frais ou en conserve. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. C'est un concentré de quelques valeurs qui dominent et animent notre monde. L'efficacité, l'offre abondante, le profit, l'anonyme, le centralisé, le convergent. Small was beautiful...  

 

Il y a aussi les petites boutiques, l'artisanal, le fait main, l'amour du travail bien fait, soigné, l'original, le fait sur mesure, ce qui fait sens, l'attention portée aux détails, la sensation de l'humain derrière ce qu'on propose, une voix, un œil, un geste, une intention, un désir, une proximité, une identité.

 

Si je me rends dans les grandes surfaces c'est dans un but précis et j'en sort aussitôt avoir fini mes achats; et j'en veux pour mon argent. Le proprio ou la caissière n'ont pas le temps de prendre le temps. Dans un supermarché on est client, consommateur. On prend, on paye et on s'en va. Notre identité se limite à celle de notre portefeuille. Il s'agit ici d'une entreprise qui se doit d'être rentable à tous les niveaux. De toute façon, personne de sain d'esprit ne va au supermarché pour y faire des rencontres...à moins d'être socialement désœuvré.

 

Justement, notre système produit "du désœuvré" à la pelle, de l’éduqué inculte.

 

Dans mon village existent encore quelques boutiques. Réminiscences d’un passé écrasé sous le rouleau compresseur de la modernité, du progrès, elles suffoquent et meurent, incapables de rivaliser avec l’abondance et le faste des gros distributeurs/diffuseurs.

 

Je ne suis pas contre le progrès. Encore que je ne suis pas certain que tout le monde s’accorde sur ce que ce progrès implique et même en soit toujours un.

 

Tout cela fait partie de l'héritage d'un système qu'on appelle néo-libéral. Et il n'a pas fini de faire des petits.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 17:28

Vous avez sûrement remarqué plus vous prenez de la distance avec les choses plus elles paraissent se déplacer lentement.

 

Lorsque nous roulons en voiture, la chaîne de montagne au loin semble presque immobile alors que les arbres qui bordent la route défilent à grande vitesse. De même les événements.

 

Voir se dérouler le fil des événements de trop proche donne le vertige, tout semble se bousculer, tout va très vite, une histoire n'attend pas l'autre : politique, guerres, élections, mouvements, déclarations, jugements, manifestations, faits divers, découvertes, accidents, prouesses, etc. etc. Commenter ces événements sans prendre de distance relève de la folie et les résultats sont toujours médiocres voire pire.

 

Prendre du recul, prendre son temps, garder une distance, voir l'ensemble, abandonner les détails, temporairement ou non, donne un point de vue plus sensé, moins hystérique, plus posé. Quand j'écoute ou lis (cela m'arrive de plus en plus rarement) des chroniqueurs tenter de cerner l'actualité et finalement patauger dans une sorte de soupe où pas grand chose de limpide ne ressort je me dis que la vue de loin est nécessaire mais pas toujours possible...C’est sans parler des commentaires hâtifs-donc sans intérêts-sur Facebook. Je rajouterais qu'une bonne observation se fait toujours dans le silence.

 

L'actualité est anxiogène. Au lieu de perdre la tête, ce qui semble devenu la normalité dans les médias, sociaux ou non, simplement faire un pas ou deux, prendre de la distance, s’éloigner un peu donne une perspective au tableau. Tout va moins vite et prend son sens.

 

Vu avec un peu de distance le monde est moins tragique, plus vivable et pour tout dire assez comique par moment.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 15:54

Atmosphère

 

Quelque chose de gras colle aux parois

De cerveaux exsangues

Dans les landes où la langue désespère

Un parfum délétère courbe l'atmosphère

 

Le doute tangue et fait naufrage

Céleste voûte d'un autre âge

Dans la banque des âmes tourmentées

Scintillent des reflets de miroirs brisés

 

Définition?

 

La poésie :

Affaire légale

Distance polie

Nécessaire comme le mal

Afin d'accéder

À la liberté

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
21 juin 2017 3 21 /06 /juin /2017 15:42

Le jazz c'est...

 

Un petit bout de vie

La faim de nos envies

Un chemin

Un parcours sans traces

Le contour de tes ennuies

Du soleil de la pluie

Une fureur qui décrasse

Des morceaux de sagesse

Ton nombril qui se casse

Un vent qui décoiffe

Un enfant qui s'esclaffe

Un nuage se déleste

Du mouvement sans gestes

 

Une lumière au bout d'un tunnel

Une ampoule à ton plafond

C'est la mer après la plage

C'est ton visage sans Rimmel

Du son

À tire d'aile

Plumes sans pareilles

C'est l'oiseau sans bretelles

Icare sans soleil

 

Du "Beethov" quand il jouait

Sourd à toute prétention

Du Mozart sans perruque

Un cul perdu

Sans manche à balais

C’est le mur du con

L’hiver sans tuque

Cru comme du Rabelais

 

Le jazz c'est...

 

Un cadeau mal ficelé

Le malheur qui se terre

Une main qui donne

Un chien qui espère

Des caresses en espèces

Un os à ronger

 

ou...

 

Un soir d'automne

Quand il n'y a plus personne

Une étrangère égarée

Des pas qui résonnent

Une ruelle abandonnée

Un tambour qui tonne

 

Le jazz sait...

 

Qu'il est trop tard pour changer

Qu'au bout de la nuit il y a le jour

Qu'au bout du jour il y a la vie

De l'amitié à donner

D'amours à partager

De larmes dans un whisky

Qu'n sourire esquissé

Des mots de trop

N'auront jamais

Cela nous plaît

Point trop s’en faut

Raison de lui

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
18 juin 2017 7 18 /06 /juin /2017 04:07

La femme sous l'emprise de l'homme?

À réduire l'Histoire à une sexuelle hormone

On finit par croire

Elle est bien bonne

Que tous les hommes

Sont des pendards

 

Toutes les injustices

De front les saisissants

Hommes, femmes, enfants

Ou jouet de la malice?

Celle qui voit la justice et l'égalité

Comme des boulets pour sa prospérité

 

Je n'ai jamais rencontré "la" femme

Des femmes?

Cela va de soi!

De brillantes ou gourdes

De légères ou lourdes

Des qui aiment la guerre

Assoiffées de pouvoir

Des prêtes à tout pour avoir

Ou sur leur quant-à-soi

Des pacifistes

Des talentueuses

Des prétentieuses

Fétichistes

Radieuses

Ou en piteux états

Des qui exploitent

Leurs sœurs leurs frères

D'autres bien droites

Des fortes

Des habiles

Sachant tirer profit

Des cons naïfs

Croyant celles-ci

De frêles esquifs

Au-dessus de tout soupçon

 

Non "la" femme n'existe pas

Être femme n'exonère pas

Elle ne représente pour moi

Ni l'amour ni la liberté

Cependant

La femme sage

Celle qui a compris

Justement

Est celle libérée

À tout prix

De son image

 

Il serait bien puéril

De demander combien

Il serait inutile et malsain

De tenir le compte

De tous les imbéciles

"Elles" ou "ils"

De ces pontes

Qui font le jeux du pouvoir

Qui n'est pas sans savoir

Qu'il est plus aisé de régner

Sur un peuple divisé

De porter le regard

De rendre coupable

Une moitié de société

Par le simple fait du hasard

En somme

D'être né

Comme une tare

Homme

 

Je me rappelle

Encore enfant

De voir ces pères

Cantonnés dans le rôle de pourvoyeur

Travaillant à l'Alcan

Condamner à fermer leur gueule

Vivant dans la peur de l’erreur

Au travail et à la maison

En toute saison

Isolés, invisibles,

Seuls

Comme un mal de dent

Mourir d'un cancer à cinquante ans

Usé par un travail abrutissant

 

Je me souviens aussi

De ces mères au ventre déformé

Vitupérées par le curé

Parce qu'elles n'avaient

Pas assez d'enfants

Soumises à ces niais

Dominées par leur curé

Devenir vaches sacrées

De ce Dieu mécréant

 

On pourrait à l’infini

Décrire et dénombrer

Toutes ces vies gâchées

Tout ce malheureux gâchis

 

Nous devons rechercher

Nous devons promouvoir

Faire éclater

Sans s’émouvoir

L’égalité

C’est un euphémisme

Un truisme

Une banalité

 

Question...

 

Visé la parité

Ne serait-ce point

Encore une fois les insulter ?

Que de voir la femme pour son genre

Et non sa capacité ?

 

Mais...

 

La femme comme l’homme

Lorsque au pouvoir

Égale en somme

Dans l'arbitraire et le dérisoire

 

Je persiste et signe...

 

Misogynes et misandres

Je vous le dis en toute sincérité

Sans esclandres

Ni éclats  

Vous vous trompez de combats

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 17:35

Sous couverts de modernité

De renouvellement

De positivité

De rassemblement

D’affairisme

De progressisme

Le mouvement « En Marche »

Et son jeune patriarche

Me fait l’effet

D’une vieille prostitué

Indigne

Fardée

Grimée

Botoxée

Son lifting...

Une face cachée

 

Son maquillage sans faille

Ne me dit rien qui vaille

 

Amorcé depuis des années

Les mêmes idées

Celles d’avant

Exacerbées

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 13:11

Le géant

 

Vivre un moment inquiétant

Où le con se contemple

Et délire

Se prend pour un temple

Un géant

Un empire

 

Rien ne tremble chez notre ami

Un doute?

Que nenni!

Ce qu'il redoute?

Tout sauf lui!

 

Écrire

 

S'asseoir

Aiguiser ses pensées

Ses crayons

Imaginer une histoire

En béton

 

À son aise

Prisonnier du banc

Cloué sur la chaise

Otage du blanc

 

Penser leste

En solo

Vivre au Nord

Sans un geste

Loin des morts

Rester distant

Mettre en mots

Figer le temps

 

Chiffrer le vent

Imaginer l'acier

Aimer le sang

Des verbes trempés

Morts et nés

Du néant

 

Espérer

 

Écrire

Donner la vie

Pleurer

Créer

Bénir

Insuffler l'envie

Murmurer

Bousculer

Refuser

Parler

Décrire

Crier

Aimer aussi

 

Retirer les gants

 

Navrant...

Petit...

Trop sage...

Trop vague...

 

Élague!

 

Réécrire

Retrancher

À bras raccourcis

Manches retroussées

Mettre en lumière

Tendre

Transformer

Ordonner

Être précis

Reprendre

L'idée première

Raturer content

Revoir tristement

Une page saturée

De rage

Noire

Dedans

...

L'angoisse de la blanche page

C'est du vent

 

Vieillir

 

Sensation

Bienheureux

Perception de la fin d'un voyage

Si court et merveilleux!

L'héritage

Appelle et compose

Les souvenirs se rappellent

Et s'imposent

Demain

Hier

Rien à faire

Un matin

Le temps se décompose

L'eau

C'est la roche

La fin

C'est le commencement

 

Je m'approche

Le mystère s'écarte

La mort m'enveloppe

Cette salope joue sa carte

Me tient dans ses mains

Regarde et sourit

Tout est grand et si petit

 

Plonger dans le temps

C'est en sortir

Plus rien comme avant

Hier et demain destinés à périr

Sur le pas des portes du souvenir

 

Pour la dernière fois

J'observe avec les yeux d'autrui

Je suis l'autre qui survit

Et l'autre c'est moi

Qui vieillit

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 19:08

Meurtre

 

Une âme noire

Une arme blanche

De celle qui tranche

Comme un rasoir

 

Des enfants jouent

Le soleil brille

Un homme marche

Une femme debout

Sous une arche

D'un sourire s'habille

 

On perçoit

Un mouvement

Un éclair

Un instant

Il est trop tard

Il la foudroie

 

C'est l'été

Une lame de fer

Au hasard

A frappé

 

Le peintre

 

Le bal des étoiles

Sous nos yeux

S'étale

La valse des dieux

Transforme les cieux

En Chagall

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
4 juin 2017 7 04 /06 /juin /2017 15:06

La liberté est un état d'esprit, non le fait d'être affranchi de "quelque chose" ; c'est un sens de liberté ; c'est la liberté de douter, de remettre tout en question ; c'est une liberté si intense, active, vigoureuse, qu'elle rejette toute forme de sujétion, d'esclavage, de conformisme, d'acceptation.

J. krishnamurti

La bonté est-elle mécanique? Dépend-elle de savoirs accumulés? Surgit-elle lorsqu'une certaine somme de connaissances est acquise? La bonté a-t-elle un lien avec un niveau de culture quelconque? Vient-elle après l'intelligence? Est-ce la résultante de celle-ci? Nous serions bons parce qu'intelligents, l'existence de l'une et l'autre qualité étant inextricablement liée?

 

Y a-t-il un progrès possible dans ce champ? Sommes-nous une/des civilisation(s) supérieure(s) à celles qui nous ont précédés? Au niveau technique sans doute mais cela fait-il une si grande différence? Je veux dire: sommes-nous plus humain pour autant, meilleurs, "plus bons", plus intelligents? Plus sereins? Moins guerriers? Moins anxieux? Moins violents? Plus sages? 

 

Ici pas de manichéisme mais des questions.

 

Un progrès est évident dans un sens mais une arnaque dans un autre ? Une vue de l’esprit ? Une consolation ? Une présomption?

 

Qu'est-ce que l'intelligence si on ne peut séparer la bonté de celle-ci? Est-elle accumulation d'informations? Un nazi cultivé, un savant fasciste, un tyran éduqué, tout cela a existé, existe et existera. Sans aller dans ces extrêmes, sommes-nous gouverné par des gens intelligents et bons? Les deux termes ne pouvant, selon moi, encore une fois, être dissociés?

 

Si l'information n'apaise pas, à quoi sert-elle? À agir en connaissance? Mais si la connaissance ne nous a pas rendu meilleur que vaudra notre action? Ne fera-t-elle pas qu'empirer les choses?

 

N'est-ce pas ce que l'on observe généralement?

 

Nos ancêtres, leurs rêves étaient-ils si différents des nôtres ?

---

Chez l'homme, l'apparition du langage et, plus tard, de l'écriture ne l'a pas emmené sur le chemin de la paix. Les livres, la lecture n'ont pas pacifié le cœur de l'être humain. Pas moins de conflits du fait de la peinture ou de la musique non plus. De même la connaissance ne semble pas avoir transformé l'humain, ne semble pas l'avoir rendu plus serein. Plus de 70 guerres ou conflits depuis les années 50! Nous qui n'avons jamais été si éduqués! Et ces guerres ne sont pas provoquées par des nations où la culture serait moins présente. J'aurais même tendance à dire le contraire. L'histoire parle.

 

Un graphique très intéressant (ici) illustre les conflits dans le monde depuis les années 1400. Ce qui saute aux yeux au premier regard c'est d’abord une relative accalmie durant le 18ème siècle mais aussi l'augmentation du nombre de conflits à partir de la fin de ce siècle soit autour de la révolution française (1789). L’époque des lumières... Est-il impertinent d’y voir un lien ? Hasard total ? Est-il si incongru de se demander ce que cette révolution a déclenché ? On sait tout le bien qu’elle a apporté mais au-delà de ce constat ? Des forces se sont libérées, incontestablement. De quelles natures ?

 

Loin d'aller s'amenuisant, les conflits se multiplient à partir du 19ème siècle. Une autre chose frappe c'est le nombre de décès civils à l'aube du 21ème siècle (au prorata de la population) qui est équivalent à celui du 17ème siècle. Ce qui veut dire dans les faits beaucoup plus! Assez paradoxalement on parle sur le site d'une lecture optimiste alors que l'on voit la courbe se redresser à la fin du graphique, soit à la fin du 20ème siècle. L’avenir nous dira si cette paix relative est là pour rester. 

 

Bach, Mozart, Beethoven n'ont jamais éloignés les conflits ou été à l'origine de cesser le feu. On peut trucider le jour et goûter du Wagner ou du Bruckner le soir. La peinture était appréciée chez beaucoup de nazis. Hugo, Proust, Racine, Molière, La Fontaine, Dostoïevsky, Shakespeare, F. Scott Fitzgerald n'ont pas apporté la paix sur terre, de même que Platon, Mill, Aristote, Pascal, Camus, Descartes, Marx, Confucius. On a pu jouir de leur lecture et participer ou même déclencher des hostilités tout en étant un assidu lecteur. On se bat toujours autant et toujours aussi régulièrement. En 2016, selon l’Institut pour l’Economie et la Paix (IEP), seulement 10 pays dans le monde étaient exempts de conflits, internes ou externes.

 

Souvenons-nous du petit chaperon rouge. Le loup apparaît déguisé et mange la mère-grand ainsi que la fillette, sauvées après-coup par un...bûcheron! Même sous de belles apparences, sous un brillant couvert, sous son déguisement de "civilisé", le loup n'est jamais très loin et veille.

 

La culture étanche peut-être la soif de savoir mais pas la soif de pouvoir.

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Published by Yannick Rieu - dans Culture
28 mai 2017 7 28 /05 /mai /2017 06:22

La politique ...les actions prévues ou mises en oeuvre par une institution, une organisation, un parti, un Etat, une entreprise, un individu...(définition partielle)

Je ne joue plus, je ne joue pas

 

Je ne vote plus, je préfère faire de la politique.

 

Cela  vous semble étrange? Vous êtes dubitatifs? Ne pas voter est irresponsable? Combien de fois ai-je entendu cette affirmation! Pourquoi jouerais-je un jeu dont les règles sont décidées par ceux qui détiennent un pouvoir que ce jeu leur procure (et qui se proposent de gagner à tous les coups!) et dont ils mésusent?  

 

C'est peut-être que vous avez assimilé, intériorisé cette idée que le summum de l'engagement politique et/ou démocratique ne s'exerce qu'à date prédéterminée - au Québec à tous les quatre ans -;  qu'on a intérêt à vous faire croire que l'action politique, son point culminant, son apogée serait dans le fait de se rendre régulièrement et bien sagement aux urnes afin d'élire un représentant (qui ne vous représente que dans une très faible mesure voire pas du tout), le reste du temps vous contentant de bosser, de consommer, de passer du temps devant un écran, de vous distraire afin d'oublier votre frustration pour tout le temps perdu à un travail inutile, morcelé, débilitant, sans lien avec vos aspirations profondes. Vous trouvez que j'exagère? Le temps moyen journalier devant un écran est de...plus de 6 heures! iPad, téléphone cellulaire, ordinateur, télévision, cinéma. Passifs, on vous veut passifs.

 

Oui chef! 

 

On attend l'homme ou la femme providentiel, le parent, le chef, le député, le président ou premier ministre qui vous dira quoi faire, quand le faire et comment le faire. Ceux-là affirment avoir des solutions à vos problèmes, que tout ira mieux une fois qu'ils seront au pouvoir...et ça fait des décennies que ça dure! 

 

Maintenant que je connais les règles du jeu, je choisis d'en sortir, de ne pas participer. J'ai passé l'âge de croire au changement collectif (peut-être qu'à une autre époque cela aurait été différent). Je choisis d'être responsable à mon niveau. Je parle, j'écris et surtout je pratique mon métier de musicien.

 

La musique comme moyen d'action 

 

La musique est un choix politique, c'est ainsi que je la conçoit maintenant. Apporter ma petite pierre, donner du temps de qualité, permettre au public de concevoir une réalité autre que celle qu'on leur impose chaque jour à la télévision, à la radio, dans les journaux, dans la publicité, dans les médias sociaux. Sortir du tous contre tous, de l'opinion vide, celle qui n'est qu'une volonté de s'affirmer, de se mettre en avant, d'imposer une vision basée sur du rien, juste pour le plaisir de "s'exprimer".

 

Ce que tu penses m'intéresse beaucoup moins que ce que tu fais. 

 

Monter sur une scène non pas pour montrer ce que "je" peux faire mais ce que "nous" pouvons faire, réellement, lorsque nos forces, notre écoute, notre joie de créer, de construire, d'échafauder sont mis à contribution. La formidable énergie que donne quelques personnes acceptant de partager un but, un même élan laisse rêver s'il s'agissait de milliers ou de millions de gens. Les musiciens ne jouent pas l'un contre l'autre! Il arrive certainement que nous ayons des divergences musicales mais le présent nous rattrape et nous oblige à faire œuvre d'humilité, de passer par-dessus nos "certitudes" et de contribuer ainsi à façonner la matière sonore sur le moment. Cela exige une grande souplesse, une ouverture et un sens du commun. De la politique en action, à mille lieux de la politique politicienne.

 

En politique, telle que pratiquée aujourd'hui, une telle attitude serait suicidaire. Tous contre tous, PAR PRINCIPE! L'autre a toujours tort parce qu'il est l'autre. Le bien commun passe en second, bien après les partis. Ce n'est pas une base saine pour construire quoi que ce soit.

 

Une autre conception du temps et du travail

 

Installer nos actions à la hauteur de nos idées. Faire dans le prolongement de celles-ci. Pas de hiatus, de dichotomie, de séparation. Vendredi n'est pas le dernier jour de la semaine où, enfin, on pourra s'accorder quelques heures pour être soi. Non. Vendredi c'est dimanche, lundi c'est samedi, mardi c'est jeudi, mercredi peut-être mercredi ou un autre jour. Hier c'est trop tard, demain aussi!

 

En attendant, je ne vote pas.

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